Mardi 26 septembre, 9h

On se retrouve après la diffusion du reportage et on échange…

Comme le tournage a eu lieu au collège, tous les élèves ont un mot à dire ou à écrire…

Sur le thème …

A l’unanimité, élèves et profs sont très contents du résultat. Le premier thème a été imposé mais tous ont trouvé cela intéressant. Quelques reproches cependant sur la LSF pas assez présente…

Reda note que le sujet était plus facile car tourné au collège ; dans les commentaires, il ressort que le regard sur Romain et sur les sourds a changé. A voir dans le temps…

Les élèves sont contents que le reportage ait été sous-titré donc qu’il ait été rendu visible aux sourds… C’était une de leurs demandes…

Et sur le métier…

« Les caméras et la présence de professionnels mettent mal à l’aise », « Ce jour-là, j’étais stressée et contente à la fois ». On comprend donc qu’il ne soit pas toujours facile d’être face à la caméra. D’ailleurs, C. Schulbaum nous a dit qu’on ne pouvait pas imposer à quelqu’un d’être interviewé et filmé. Par contre, il peut y avoir plusieurs prises pour que l’on se sente plus à l’aise ; dans un reportage, on n’est pas dans la télé-réalité !!

Si la fierté domine dans toutes les paroles, beaucoup d’élèves notent leur surprise et leur admiration de voir des objets de professionnels et des professionnels (!!)  à leurs côtés. Elvin et Marylise, nos deux journalistes reporters, ont apprécié la gentillesse et la prévenance de Catherine, Denis et Thomas, leur confiance (à prêter le matériel, à laisser poser les questions) et leur façon de les bousculer un peu pour qu’ils soient deux auteurs du sujet à part entière.

« Ça fait sérieux, c’était comme les reportages des pros », « C’est super difficile car il faut donner un maximum d’infos en 3 min 30 alors qu’il y avait plus d’1 heure de rushes ! » (Louis, Anna).

On reste encore dans notre sujet et on a du mal à voir le côté négatif…

Mardi 26 septembre, 9h30

On a demandé à Romain de venir pour échanger.

Et c’est possible !! Le reportage a cassé la barrière qui nous séparait de lui. Pendant 3 quarts d’heure, sans codeuse, sans interprète, nous dialoguons.

Classe Média : « Qu’as-tu pensé du reportage ? »

Romain : « C’était bien. »

Classe Média : « Pourquoi l’as-tu fait ? »

Romain : « J’aimerais que les choses changent encore dans les rapports avec les entendants. »

Classe Média : « Étais-tu stressé ? »

Romain : « Oui, beaucoup. »

Classe Média : « Depuis quand es-tu sourd ? »

Romain : « Depuis la naissance. J’ai appris à signer très vite»

Classe Média : « Ce handicap te rend-il triste ? »

Romain : « Non, car je fais plein de choses et c’est comme ça, ça fait partie de moi. »

Classe Média : « Et à la récré ? »

Romain : « Oui, là, comme je l’ai dit, c’est parfois dur, car je me sens seul surtout quand mes copains sourds ne sont pas là. » 

Classe Média : « Tu voudrais faire une partie de foot avec nous ? »

Romain : « Non, je n’aime pas ça. »

Classe Média : « Aimes-tu chanter ? Et la musique ? »

Romain : « Non. »

Classe Média : «  Est-ce que tu entends ta voix?

Romain : « Oui . »

Classe Média : «  Depuis quand as-tu ton implant ? »

Romain : « Depuis tout petit. Je l’ai tout le temps et ne l’enlève que la nuit. »

Classe Média : «  Quels sont tes loisirs ? »

Romain : « La gym, regarder des films sur DVD (avec les sous-titres), et pianoter sur mon portable ».

UN ADO COMME LES AUTRES…