Juliette, étudiante en 1ère année d’ergothérapie n’a pas pu participer à notre reportage, mais elle a accepté de répondre à nos questions ! Merci à elle !

Classe média : Comment vivez-vous votre 1ère année d’étude ?

Je la vis plutôt bien, les conditions sanitaires jouent sur le moral, mais je me sens plutôt bien. Globalement c’est une formation que je brûlais d’impatience de découvrir, et je suis heureuse d’y être enfin.

Il faut avouer que la distanciation sociale, les cours à distance et les interdictions de rassemblement ont impacté la création des liens sociaux, mais nous avons la chance d’être une petite promotion, et d’avoir pu organiser des rencontres pour apprendre à nous connaitre.

Classe média : Quelle est la part de présentiel/ distanciel ?

Au niveau des cours, le ratio est d’environ 75% de cours à distance et 25% de cours en présentiel. Les cours en présentiel, sont les TD (travaux dirigés), ils consistent, en ergothérapie, à de l’anatomie palpatoire, à de la manutention et à des temps d’échanges avec des psychologues. En septembre, nous avions encore quelques CM (Cours magistraux) en présentiel mais très rapidement l’ensemble des CM ont été organisés à distance.

Au niveau du temps passé devant l’écran, il peut varier de 1h30 à 8h par jour selon les semaines.

Pour les cours en présentiel, l’institut s’est organisé de manière à ce que nous n’ayons cours sur place qu’en demi-journée, et l’autre moitié de la journée en distanciel.

Classe média : Que préférez-vous ?

Je préfère les cours en présentiel, les cours à distance sont plus pratiques car ils nécessitent moins de préparation, mais on est très rapidement distrait.

En présentiel, le professeur et les autres élèves créent une ambiance de travail plus ou moins stricte, qui permet de rester concentré tout au long du cours. De plus, étant une petite promotion, il est mal vu de mal se comporter, et il est plus compliqué de trainer sur son téléphone avec un professeur en chair et en os qui nous fait face.

Classe média : Comment se passent les cours qui demandent de la pratique ? Est-ce dur de s’adapter aux contraintes de la fac ?

Les cours d’anatomie palpatoire, qui constituent une grande partie de notre premier semestre, sont essentiels pour notre futur métier, ils ont donc été maintenus, tout comme les cours de manutention. Certains cours sur les aides techniques (fauteuil roulant, canne, béquille, planche de transfert…) ont été annulés car le nombre de personnes autorisées dans un même lieu était trop important. Dans l’ensemble, les cours fondateurs ont été maintenus, et heureusement.

L’avantage de l’institut est qu’il est rattaché à la fac, mais qu’il n’a pas le même fonctionnement, du fait du nombre d’élèves faible. Il nous est donc plus facilement autorisé de maintenir les cours en présentiel que pour des promotions de 200 personnes. Ainsi nous sommes considérés comme des étudiants, et nous sommes rattachés à une faculté, mais nous n’avons pas les mêmes restrictions.

Classe média : Comment vous entraînez-vous ?

J’avais pour habitude, lors de ma PACES ( = Première Année Commune aux Etudes de Santé), d’aller travailler avec mes amis à la B.U. (Bibliothèque Universitaire) ; le lieu était calme et propice au travail. Voir des gens travailler a toujours été un facteur motivant, dans une optique de ne pas travailler moins que les autres. De plus, être avec mes amis permettait de passer des pauses agréables, de poser des questions et de répondre à certaines. Cela a aussi été un grand soutien lors du manque de motivation, où nous nous soutenions les uns les autres.

Bien sûr, l’esprit de concours de la PACES qui apportait un défi, a disparu en ergothérapie, et le fait de travailler seule est beaucoup plus difficile car je ne vois pas le but de ce travail.

De plus, je n’aime pas travailler chez moi. Habitant un studio, la chambre, le salon et la cuisine sont une seule et même pièce, et il est difficile de se mettre à travailler dans un environnement où l’on a l’habitude de s’amuser et de se détendre.

Classe média : Etes-vous moins motivée qu’en début d’année ?

Le fait d’avoir eu mon stage m’a redonné de la motivation que je commençais à perdre avant les partiels. Si l’ergothérapie n’avait pas été mon premier choix, je pense que je me serais réorientée, car dans ces conditions, il est déjà assez difficile de travailler pour quelque chose qui nous plaît et nous intéresse.

Classe média : Pensez-vous que votre formation de 1ère année est dégradée ?

Je pense que l’isolement, engendré par le confinement, le couvre-feu, etc., dégrade la qualité de la formation, mais les cours à distance sont bien réalisés dans la majorité des cas, nous avons beaucoup de visio-conférences : un professeur avec qui on peut interagir en temps voulu, quelques cours sont déjà enregistrés vocalement avec un diaporama qui défile, mais le contenu reste de qualité.

Classe média : Comment voyez-vous la suite ?

La reprise des cours va être difficile après un mois de pratique quotidienne qui apporte des connaissances différentes de celles que l’on apprend en cours, mais je garderai à l’esprit que mon prochain stage approche, et que les connaissances que m’apporte la formation théorique me serviront pour mes futurs stages.

Je crois sincèrement avoir trouvé ma voie, et cette croyance m’apporte la confiance et la motivation d’aller au bout de ma formation et de devenir ergothérapeute.

Source : infos.emploipublic.fr